La 78-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « MODE D’EMPLOI » (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE ? » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « LEXIQUE » (pour mieux définir certains termes employés). Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…

EDITORIAL :

Ce mois-ci deux lectures m’ont particulièrement intéressé : le numéro spécial de Sexualités humaines consacré à l’hypnose en gynéco-obstétrique et le livre collectif coordonné par Geneviève Perennou* et Serge Sirvain* « Hypnose médicale de la personne âgée pour les professionnels de la santé en 43 notions », qui me semble vraiment être parti pour devenir l’ouvrage de référence dans ce secteur de notre activité si particulier et beaucoup moins riche en publications que l’auto-hypnose !
Je m’étonne de ne pas avoir vu fleurir des ouvrages de coaching sportif autour de l’hypnose, de la PNL* ou de la sophrologie* durant cette époque olympique… mais l’aspect « mental » des performances sportives a souvent été souligné.
Sinon je n’oublie pas de profiter de la canicule en attendant les Journées Hypnotiques de Biarritz où j’espère vous retrouver nombreux.ses, mais d’ici-là profitez de l’été.

HYPNOSE ET THERAPIES BREVES :

  • Sexualités humaines. N°62. Ed Metawalk. Juillet 2024. 10 €.
    • Cette revue m’a été gracieusement adressée (à ma demande) par l’éditeur Metawalk° (qui publie également la revue Hypnose et thérapies brèves*) à l’occasion d’un dossier spécial : « L’hypnose pour la santé des femmes ». Ce dossier comporte sept articles sous l’égide de la commission Santé des Femmes de la CFHTB*.
    • « Violence(s). L’hypnothérapie pour aborder les empreintes de la violence dans la sexualité des femmes. »  Géraldine Garondétaille magnifiquement la prise en charge de ces traumatismes par la Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels* tant sur le plan théorique que pratique. Elle insiste notamment sur l’importance du premier contact et de la mise en résonance* pour tisser l’alliance*. Magnifique et passionnant.
    • « Hypnose en maternité ». Michel Ruel* détaille toutes les utilisations possibles de l’hypnose au cours de la grossesse, depuis la consultation prénatale jusqu’à la délivrance. C’est simple, efficace et facilement accessible. L’article donne de nombreux exemples de reformulation en communication thérapeutique ou hypnose conversationnelle mais présente également des techniques originales (que je regrette de ne pas avoir connues avant ma retraite) comme « L’horloge » de Franck Bernard* ou « La bulle enchâssée » d’Isabelle Federspiel*. Rappel au passage de l’intérêt de pratiquer les péridurales en laissant la patiente se balancer, je confirme personnellement que c’est très facile à pratiquer et très efficace (contrairement à ce que j’imaginais la première fois où j’en ai entendu parler !).
    • « Représentations corporelles et soulagement du pelvis. » Découvrez la « ceinture de lune » et la prise en charge des douleurs pelviennes avec Elisa Tartre*.
    • « HypnoCare : une application d’autohypnose guidée innovante pour la santé sexuelle des femmes ». Présentation de cette application initiée par Christine Chalut-Natal Morin* destinée aux professionnels de santé pour l’accompagnement des femmes en obstétrique, Aide Médicale à la Procréation, oncologie et douleurs pelviennes.

Au total : Un numéro à ne pas manquer si vous vous intéressez à ces thèmes.

DANS LES KIOSQUES :

  • Top Santé. Août 2024. 2.7 €.
    • « En finir avec les troubles digestifs. A chaque problème sa solution ». Tour d’horizon de quelques troubles (Ballonnements, reflux, Crohn, intestin irritable, etc.) avec mention de l’hypnose quand son efficacité est reconnue.
    • « Quand la violence s’invite à l’hôpital ». Un excellent article qui analyse bien le problème : « Les violences en milieu de soins sont surtout liées au contexte difficile des soins à l’hôpital dans lequel s’entremêlent des facteurs humains, organisationnels, voire même architecturaux… Ce sont les politiques de santé et le manque de moyens dont souffre l’hôpital public, qui ont favorisé les situations de violences… Ce n’est que si l’on fluidifie la prise en charge des patients et si l’on renforce les équipes médicales dans les services à risque que les violences diminueront ».
    • « Se réconcilier avec son assiette naturellement». Acupression*, homéopathie*, méditation et hypnose, mais par Kevin Finel*. A oublier.
    • « L’auriculothérapie ». Présentation très favorable d’une technique très controversée.

Au total : Uniquement si vous vous intéressez à la violence à l’hôpital !

  • Top Santé. Septembre 2024. 2.7 €.
    • « Mémoire : on sait enfin comment notre cerveau sélectionne les souvenirs ». Résumé d’une publication qui met en valeur le rôle d’un groupe de neurones dopaminergiques* de l’hippocampe*.
    • « Obstination déraisonnable : comment s’assurer que la volonté des patients est respectée. » Un excellent article qui insiste sur le fait que les patients sont libres de changer d’avis… même quand ils ont rédigé des directives anticipées !
    • « Santé intégrative : l’art de voir les individus dans leur globalité. » Plaidoyer d’Alain Toledanoqui explique que « Le système ne répond pas aux attentes des patients et nourrit le mécontentement des professionnels de santé ».
    • « Pédiatrie : bien vivre à l’hôpital pour mieux guérir ». Ce magnifique article détaille tous les aspects de la prise en charge des enfants et Lucie Sébillotte* explique notamment qu’ « En pédiatrie, il est essentiel de mettre en place une triangulation entre parents, patients et soignants ». Scolarité, présence des parents, information, médiation animale*, hypnose, etc. autant de solutions dont la place est parfaitement expliquée. Un article exceptionnel.
    • « Les médecines complémentaires au chevet de notre sommeil ». TCC*, sophrologie*, ostéopathie*, médecine chinoise. A oublier.

Au total : Un achat qui se justifie si vous vous intéressez à la pédiatrie.

  • Santé magazine. Août 2024. 4.5 €.
    • « Ostéo, chiro, hypnose, acupuncture… essayez les médecines alternatives . » Ostéopathie*, chiropraxie*, acupuncture* avec des commentaires raisonnables et un paragraphe sur l’hypnose avec la contribution de Marie-Elisabeth Faymonville* et Laurent Gross*.
    • « Christophe André : « Le travail sur soi, c’est l’histoire de toute une vie ! » Présentation de son dernier ouvrage, avec une très belle photo.
    • « L’hypersensibilité : et si c’était une force ? » Les conseils de Saverio Tomasella* et de Johanna Rozenblum*.
    • « La marche en pleine conscience pour recharger ses batteries ». Quelques bonnes idées.

Au total : Rien qui justifie l’achat.

  • Rebelle santé. Juillet 2024. 6.5 €.
    • « Maladies chroniques et impasses médicales : des solutions possibles. »
    • Acouphènes, diabète, algodystrophie*, fibromyalgie*, Crohn, Parkinson, accompagnement du cancer, etc. des solutions pour tout « validées » par des témoignages spontanés. Désespérant !

Au total : Un ramassis d’inepties.

  • Santé info. Juillet 2024. 12.5 €.
    • « Dormir facilement cela change la vie ».
    • Régulièrement des éditeurs de papier essayent de se trouver des acheteurs naïfs avec un titre racoleur et le sommeil semble très vendeur…
    • Ici vous trouverez tout (même du bon) et n’importe quoi, de préférence répété sous plusieurs formes (raclage de fonds de tiroirs ?) pour gonfler la pagination et essayer de justifier le prix prohibitif.

Au total : Un attrape-nigauds hors de prix à éviter.

  • Science & pseudo-sciences. Juillet 2024. 6 €.
    • « Les médecines alternatives ». Cette revue a décidé de créer cette nouvelle rubrique dédiée à toutes ces approches pseudo-scientifiques. Une excellent idée.
    • « Homéopathie : êtes-vous carbonique, phosphorique ou fluorique ? » Où on découvre les bases délirantes de l’homéopathie* , jamais validée scientifiquement. Comme le dit Valentin Ruggeri* : « La seule chose qui distingue un effet bénéfique (donc une efficacité ») et un effet indésirable (donc une toxicité), c’est notre regard à nous humains, car cela n’a aucun sens biologique….. Comment la dilution pourrait-elle atténuer les effets indésirables mais amplifier les effets bénéfiques ? » Quant à l’expérience de Jacques Benveniste* sur la « mémoire de l’eau » elle est scientifiquement incohérente et n’a jamais pu être reproduite, ce qui n’a guère d’importance : il n’y a pas d’eau dans les granulés d’homéopathie* ! Heureusement elle n’est plus remboursée, malheureusement elle est toujours enseignée dans certaines facultés !
    • « L’ostéopathie, une simple thérapie manuelle ? » Pratique règlementée par l’ARS* mais non reconnue comme profession de santé. Souvent assimilée à de simples manipulations physiques (comme la kinésithérapie) elle repose en fait sur des conceptions beaucoup plus complexes et non prouvées scientifiquement. Sur la plan pratique elle n’apporte au mieux que des résultats équivalents aux traitements standards, par exemple dans le cas des lombalgies. Encore une fois son succès actuel est grandement du à la deshumanisation des soins en médecine traditionnelle.
    • « Le pouvoir des mots ». J’ai adoré cet article de Brigitte Axelrad* qui explique magnifiquement l’importance des mots et de leur choix ainsi que les mécanismes psychologiques qui expliquent leur action en faisant notamment référence aux biais cognitifs* et aux travaux de Daniel Kahneman* et Amos Tversky*, comme par exemple l’effet d’amorçage* et l’effet de cadrage*. Comme le dit l’auteure : « L’essentiel est d’être conscient du pouvoir des mots, de celui que nous avons en les choisissant et de celui que nous leur attribuons, et de prendre le temps de réfléchir au contenu des informations et à leur formulation. » Excellent.

Au total : Une saine lecture que je vous conseille fortement.

  • Pep’S. Juillet 2024. 3.8 €. 
    • « Le pouvoir des couleurs ». Ne pas confondre symbolisme et impact sensoriel avec l’aide d’Alice Guyon*.

Au total : Rien qui justifie l’achat.

NOTES DE LECTURE :

  • « Hypnose médicale de la personne âgée pour les professionnels de la santé en 43 notions ». Ouvrage collectif sous la direction de Geneviève Perennou et Serge Sirvain. Ed Dunod. (2024). 38 €. (423 pages). 
    • Michel Kerouac* le dit très bien : « Ce livre sur l’hypnose chez les personnes âgées représente un tournant majeur dans le domaine de la gériatrie. Il réfute fermement l’idée que l’hypnotisme soit considéré comme impossible en gériatrie et nous ouvre les portes d’un nouvel univers de possibles ».  
    • Je pense que ce livre doit absolument faire partie de la bibliothèque de tous les services de gériatrie et de tous les IFSI* et IFAS*, tant il est riche et parfaitement structuré grâce à un nombre considérable de collaborations de grande qualité.
    • Si vous pratiquez déjà l’hypnose en gériatrie vous enrichirez votre pratique et y trouverez la confirmation de vos intuitions ; si vous débutez vous aurez sous la main toutes les notions de gériatrie et d’hypnose nécessaire pour être efficace avec ces patient.e.s si particuliers et souvent difficiles d’accès.
    • Dans un domaine où il a longtemps été considéré que l’hypnose était difficile, voire impossible à utiliser, ce livre est une contribution essentielle et une brillante démonstration, pratique et théorique, que l’hypnose est un outil de choix en gériatrie .
    • En 2070, près de 30 % de la population en France aura plus de 65 ans.

Au total : Un livre de référence indispensable dès que vous travaillez avec des personnes âgées.

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

COMMUNICATION :

DOULEUR :

GERONTOLOGIE :

PEDIATRIE EDUCATION :

PSYCHOLOGIE :

SCIENCES & NEUROSCIENCES :

SOMMEIL :

SYNDROME DE STRESS POST TRAUMATIQUE :

THERAPIE :

  • « La thérapie par électrochocs fonctionne, les scientifiques pensent désormais savoir comment. » Medscape. 07 Août 2024. Le rôle de l’ activité apériodique* mis en valeur, ainsi que la meilleure efficacité de l’ECT* par rapport aux stimulations magnétiques. Une technique souvent décriée (sans autre justification qu’émotionnelle), de moins en moins « spectaculaire » (car réalisée sous anesthésie) et dont j’ai toujours constaté l’efficacité rapide sur des cas de dépression sévères. Dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou » ce qui détruit Jack Nicholson, ce ne sont pas les électrochocs*, mais la toute-puissance de psychiatres sans humanité et la lobotomie* !
  • « Quels probiotiques sont validés dans le syndrome de l’intestin irritable ? ». Medscape. 08 Avril 2024. Autant ne pas avaler n’importe quoi en association avec un traitement scientifiquement validé : l’hypnose.

RAPPEL DE COURS :

  • Un mot peut être en soi une métaphore complète :
    • affectueux : affec / tue / eux.
    • apprentissage : apprenti / sage.
    • bonheur : bonne / heure.
    • tumeur : tu / meurs.
    • morphine : mort / fine.
    • passage : pas / sage (avec deux interprétations possibles…).

CONFUSION ET DETOURNEMENT D’ATTENTION :

  • « L’ennui porte conseil » (Vice versa).
  • « Des toiles de chute en étoiles de gloire, nul déchet n’est déchu ». (Exposition « Chrysalide ». Véronique Magny).
  • « Le corps sage en corset d’écorce, coûte que croûte ». (Exposition « Chrysalide ». Véronique Magny).
  • « Point de chute en ces lieux, où le résidu dût résider pour se faire désirer ». (Exposition « Chrysalide ». Véronique Magny).
  • « D’un coût pour rien, elle coud d’un rien ». (Exposition « Chrysalide ». Véronique Magny).
  • « La journée d’hier arrivera avant celle de demain ».
  • « « Vous entendez ma voix, et vous pouvez l’utiliser pour trouver votre voie, comme dans une gare, on cherche la bonne voie tout en écoutant la voix du chef de gare qui indique la bonne voie, car on ne voit pas toujours les bons panneaux… et quand on a trouvé la bonne voie, on prend le train qui va vous conduire sur la bonne voie… ».
  • « « Combien de cuillères de sel mettez-vous dans votre café ? ».

HYPNOSE CONVERSATIONNELLE ET COMMUNICATION THERAPEUTIQUE :

  • « L’intervention que vous allez subir est…. » devient « L’intervention dont vous allez bénéficier est… ».

METAPHORES :

  • « Petit changement » : Parler d’une petite boule de neige en haut d’une pente qui commence à descendre en roulant et devient progressivement énorme.
  • « Activation du parasympathique dorsal » : En cas de traumatisme psychique notre système nerveux disjoncte comme en cas de foudre les plombs sautent pour protéger le système électrique et empêcher un incendie.

OUTILS :

  • « Music care » : Application musicale pour la prise en charge de la douleur et de l’anxiété. Conseil scientifique très étoffé. Payante

VIDEOS :

TECHNOLOGIE :

  • « Dodow ». 49.9 €. Un accessoire pour aider à s’endormir basé sur la cohérence cardiaque*.

VIE PROFESSIONNELLE :

VOCABULAIRE :

  • « Care » : Sollicitude. Ce sont tous les soins permanents et quotidiens, ayant pour fonction d’entretenir la vie en la nourrissant en énergie. Joan Tronto* y distingue 4 phases : le « Caring about » soit « se soucier de » (attention, empathie, sollicitude), le « taking care » soit « Se charger de » (responsabilité morale), le « care-giving » soit « donner des soins » (utilisation de ses compétences) et le « care-receiving » soit « recevoir des soins » ( vérification que le besoin a bien été identifié et la réponse adéquate mise en œuvre).
  • « Directive impliquée » : Suggestion* préférentielle construite en associant une temporalité  (un moment particulier à venir : dès que… lorsque…) et une tâche à accomplir (laisser vos paupières se fermer), tout en laissant le choix au patient ( vous pourrez accepter de). Ex : Dès que vous vous sentirez prête vous pourrez laisser vos paupière se reposer afin de … ».
  • « Effet de cadrage » ou « Framing effect » : Biais cognitif* qui consiste à être influencé dans ses choix par la manière dont une information est formulée au détriment de l’information elle-même.
  • « Effet d’amorçage » ou « Amorçage » : Biais cognitif* dans lequel un premier stimulus influence la réponse à un second stimulus survenant peu après. Par exemple en hypnose la séquence d’acceptation*.
  • « Kairos » : Temps du moment opportun, bon moment, instant T. Il qualifie un intervalle, ou une durée précise, importante, voire décisive avec une opportunité à saisir : avant c’est trop tôt, après c’est trop tard ! 
  • « Langage protecteur » : En communication thérapeutique* et/ou hypnose conversationnelle* c’est le fait de remplacer les mots « traumatisants » par des mots plus « confortables » (douleur / inconfort ; expirer / souffler ; baisser les bras / relâcher les bras, etc.).

CITATIONS :

« La maladie chronique ne modifie pas seulement l’état de santé d’un patient : elle affecte le rapport à son corps et à ses possibles ; elle diminue sa puissance d’agir, modifie son rapport au temps, à ses proches, en bref elle touche toutes les dimensions du rapport à soi, à autrui et à son monde.

Pour soigner les autres, il faut savoir prendre soin de soi.

Un trouble du comportement chez la personne âgée est, dans la majorité des situations, une réponse adaptée à ce que la personne perçoit de sa réalité. Prenons le temps de comprendre là où elle en est.

L’heure entre chien et loup est souvent propice à un état d’anxiété…..Il est donc impératif de fermer précocement les volets pour éviter que la diminution progressive de la lumière du jour n’entraîne de l’angoisse.

L’écoute nécessite d’utiliser des silences et des pauses dans le discours afin de respecter le temps du patient et son accès à l’inconscient.

La prise en charge de la douleur associe systématiquement l’éducation du patient, même pour une douleur aiguë. Le patient doit comprendre la douleur, comprendre sa ou ses causes, comprendre ce qui est possible et attendu dans la prise en charge. En d’autres termes, il faut donner du pouvoir au patient. Rendre le patient en partie acteur de son soin, de la prise en charge de sa douleur, afin de lutter contre l’impuissance ressentie.

« Prendre soin » » d’un patient n’est pas synonyme de « faire des soins » à un patient.

Toute famille pratique spontanément l’hypnose, la « mauvaise », avec transes négatives auto-entretenues, le plus souvent de façon inconsciente.

Toute communication est avant tout émotionnelle.

Une personne âgée, même dépendante possède une neuroception indemne, elle reste donc sensible à son environnement. Chaque professionnel a la capacité d’utiliser ses expressions faciales, une prosodie et une respiration apaisante pour aider la personne âgée à se sentir en sécurité grâce à la co-régulation.

L’hypnose médicale est souvent possible en gériatrie. Les troubles cognitifs sont même facilitants lorsque l’on maîtrise leurs particularités.

L’hypnose conversationnelle est un outil polyvalent et puissant particulièrement adapté aux troubles cognitifs modérés à sévères. Elle permet d’induire une transe plus ou moins profonde sans complète coopération. C’est aussi l’outil parfait pour explorer les transes spontanées.

Les observations de terrain démontrent que l’utilisation de la communication positive et de l’hypnose conversationnelle fonctionne efficacement chez les patients âgés lors de la réalisation de soins algiques ou refusés alors qu’ils sont indispensables.

Travaillez votre « kairos » : le temps du moment opportun. Repérez le bon moment, celui du soin centré avec le patient.

Il y a les mots de l’annonce d’un diagnostic et les mots de l’accompagnement.

Il est plus que nécessaire que chaque soignant se connaisse pour comprendre sa manière de prendre soin.

 Lors de la première rencontre avec le patient, le plus important n’est pas sa pathologie, mais la personne.

La mémoire est une bibliothèque. Chaque volume de cette bibliothèque est l’histoire d’un apprentissage, d’une expérience, d’une résolution de problème, d’une ressource que le patient peut ainsi réactiver. Retrouver en état hypnotique des apprentissages réussis antérieurs permet au patient de se remettre en mouvement.

Se parler, se voir, s’appeler entre soignants est un impératif, un objectif dans la prise en charge de la douleur, d’autant plus qu’elle est complexe.

Les personnes âgées atteintes de troubles neurocognitifs ont des capacités psychiques supérieures aux nôtres : en effet elles ont la compétence de voyager dans le temps et l’espace tout en étant pour partie dans l’ici et maintenant. En tant que soignant et thérapeute c’est donc à vous d’enfiler une combinaison de spationaute pour les rejoindre dans leurs extraordinaires voyages et les accompagner au mieux. »

Geneviève Perennou, Serge Sirvain et coll.

« La personne âgée ne doit pas être regardée avec une lecture déficitaire comme nous le faisons traditionnellement. Les personnes ont des ressources anciennes qu’elles peuvent convoquer ou de nouvelles ressources qu’elles vont pouvoir découvrir si l’équipe qui les entoure est suffisamment sécurisante. Elles pourront alors oser explorer une nouvelle manière de faire et l’hypnose est ici un outil de choix pour oser, imaginer, faire preuve de créativité. La compréhension du phénomène du fonctionnement de la nociception et du système polyvagal par les équipes soignantes est donc importante afin de mettre en place, au sein du service, une atmosphère apaisée, favorable à une dynamique de bien-être et, si possible, de croissance et d’épanouissement. Cela passe par une réflexion en équipe sur la posture soignante et dès la formation initiale des infirmières et aides-soignantes. »

Emmanuelle Renaud & Astrid Fauvel.

« La douleur est au corps ce que la souffrance est aux émotions ».

Michel Kerouac.

« L’intellectuel peut oublier, la mémoire affective plus difficilement, le corps n’oublie jamais. C’est pour cela que la prévention ou le traitement de la douleur doit être une priorité.

… 

Quand les individus sont isolés ou sous contention, notre ancien système nerveux parasympathique se désactive. L’immobilisation forcée telle qu’elle est pratiquée dans les procédures médicales, et la contention physique forcée dans les institutions psychiatriques empêchent l’accès au soutien modérateur des visages amicaux et des voix apaisantes que notre système nerveux utilise d’ordinaire pour s’autoréguler et se sentir en sécurité.»

Bessel van der Kolk.

« La vitesse est vécue comme une agression par la personne âgée. »

Mémin..

« Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard. »

Marcel Proust

« Dans la relation insécure, la personne est envahie par un champ d’émotions chaotiques, elle n’est plus « dans son corps », elle est « dans la tête ». Il y a une séparation entre le vécu cognitif et les affects ».

Livre blanc de l’hypnose clinique.

« Il existe une différence entre le vécu et le perçu. Nous n’avons accès qu’à une partie de la réalité, mais lorsque nous éprouvons une souffrance ou de la peur, nous vivons pleinement l’expérience. »

Ianik Skorintschouk.

« Quand le patient perçoit un danger ou une menace pour sa vie, on peut le voir à ses yeux qui chavirent, le regard se fait hagard et distant, les paupières tombent, sa voix peut perdre toute inflexion, ses expressions faciales positives peuvent s’effacer et sa capacité à discerner le ton et l’intention dans la voix humaine perd de son acuité. »

Stephen W. Porges.

« Il faut passer d’un regard qui dévisage à un regard qui envisage. »

Jean Cocteau.

« Passé le désarroi initial, la confusion déclenche une recherche immédiate de la signification, afin de diminuer l’angoisse inhérente à toute situation incertaine. »

Paul Watzlawick.

« L’information douleur est traitée par le cerveau, mais le soulagement de cette douleur est également possible grâce au cerveau. »

Evelyne Perez-Varlan.

« Les métaphores thérapeutiques sont à l’inconscient personnel et aux croyances ce que les contes sont à l’inconscient collectif et aux mythes… Elles sont des outils puissants de communication. Elles peuvent amener un changement d’état, de contexte, qui favorise l’émergence de solutions nouvelles à des problèmes qui paraissent parfois insurmontables. »

Michel Kerouac.

« Un comportement déraisonnable n’est pas un comportement sans raisons. »

Pascal. In Raisons des effets.

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium