La 82-ème chronique du Dr Bruno Blaisse.

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium 

 

PREAMBULE :

Vous trouverez en pièce jointe le « MODE D’EMPLOI» (qui explique l’esprit de chaque rubrique et la façon de l’utiliser au mieux), le dossier « QUI EST-CE » (Pour mieux identifier les auteurs ou intervenants cités) et le dossier « LEXIQUE » (pour mieux définir certains termes employés). Quand un terme ou un.e auteur.e est référencé cela est signalé par *.
Ces dossiers sont très incomplets et sans prétention car je les renseigne au fur et à mesure de mes lectures, n’y voyez aucun parti-pris…

EDITORIAL :

Tout d’abord je vous souhaite une excellente nouvelle année et plein de développements enrichissants dans votre pratique hypnotique et vos thérapies. Découvrez et intégrez !
Ce mois-ci les fratries sont à l’honneur dans les colloques, les revues, les émissions, etc. et de nouvelles connaissances devraient vous aider dans vos prises en charge thérapeutique et/ou votre vie familiale… mais surtout j’ai remarqué que beaucoup de mes lectures et écoutes tournent autour de la notion de « place ».
Mon coup de cœur est pour le grand entretien que Boris Cyrulnik* a accordé à la revue Sciences humaines de décembre 2024 ; je l’ai trouvé magnifique et vous invite fortement à le lire, ainsi que le dossier de la même revue « Comment trouver sa place ? » en résonnance avec le colloque de la revue Hypnose et Thérapies brèves  « L’hypnose pour trouver sa place » dont je commence le compte-rendu ce mois-ci.
Cette année encore je fais de mon mieux pour choisir des articles qui me semblent intéressants tout en m’adaptant à la diversité de vos attentes… sans être trop indigeste, mais c’est comme dans les buffets libres : à vous de choisir ce qui vous tente vraiment pour repartir rassasié sans être écœuré…
Je remercie d’avance  (et rétrospectivement) tous ceux et celles qui m’adressent des remarques, des conseils, des informations, etc. et m’aident à améliorer cette lettre mensuelle.
Merci également à mes sponsors réguliers : l’Institut Milton H. Erickson de Biarritz, la revue Hypnose et Thérapies brèves et quelques éditeurs, particulièrement les Editions Satas*.

Bonne lecture.

 

DANS LES KIOSQUES :

  • « Cerveau & Psycho. Janvier 2025. 7.5 €
    • « Frère, sœur… et rival ». Bruno Humbeeck* explique le socle biologique de cette rivalité puis nous apprend à distinguer « taquinerie », « chamaillerie » et « dispute » et surtout nous indique comment réagir afin que chacune de ces situations devienne une occasion de s’éduquer à la vie sociale. Pour la taquinerie il montre l’importance de vérifier le consentement au jeu, et je me suis immédiatement dit que c’était une éducation indispensable pour pouvoir plus tard l’appliquer aux jeux amoureux…
    • « On peut se libérer de sa fratrie ». Nicole Prieur* analyse les mécanismes en action : « La clé est de bien comprendre au contraire que le lien fraternel n’est pas donné d’emblée, qu’il se constitue à partir d’une expérience de perte pour l’ainé. » Elle insiste sur le rôle fondamental du sentiment d’injustice et décrit les différentes circonstances de la vie qui peuvent le réactiver, l’exacerber ou l’atténuer et notamment l’héritage. Cependant : « Les parents ont beau vouloir être aussi équitables qu’ils le peuvent, c’est impossible, car c’est une question de perception subjective de la part des enfants. » Elle évoque aussi les « loyautés invisibles* » entre frères et sœurs qui sont très puissantes et nécessitent parfois une trahison libératrice. Finalement : « Ce dont se plaignent le plus souvent les membres des fratries, c’est du manque de reconnaissance, et d’être constamment comparés l’un à l’autre. Il faut faire une place à chacun de nos enfants dans leurs différences, dans ce qui les singularise, car plus un enfant se sentira accepté et valorisé dans son unicité, plus il sera rassuré sur son identité, et moins les manquements et les frustrations seront douloureux. »
    • « Quand les « fake news » créent de faux souvenirs ». Cet article qui collecte les études sur ce thème et explique la théorie du contrôle de la source n’est guère rassurant ! Non seulement le phénomène se confirme, mais en plus il nous affecte plus fortement nos domaines d’expertise… et la pratique du fact-checking* n’est efficace que transitoirement ! Sans surprise nous sommes d’autant plus sensibles à ces fausses informations qu’elles vont dans le sens de nos préjugés ( biais de confirmation*). Une seule solution : exercez constamment votre esprit critique.
    • « Rééquilibrer ses énergies psychiques, vraiment ? » Yves-Alexandre Thalmann* se livre à son exercice favori, le chamboule-tout, et s’attaque au Reiki* ! Il rappelle que : « S’occuper de quelqu’un en lui manifestant un intérêt réel durant de longues minutes est toujours mieux que l’administration d’un médicament sans détour pour soulager la douleur. » Malheureusement le business Reiki* a encore de beaux jours devant lui, tant que les vrais soignants ne seront pas formés et motivés pour développer la communication thérapeutique* dont le premier principe est l’écoute sincère et la reconnaissance de la souffrance du patient.e !
    • « Obéissance aveugle : les leçons de Milgram ». Je me faisais un plaisir de lire une article détaillant et analysant la célèbre expérience de Stanley Milgram* (en 1974) sur la soumission à l’autorité. En fait la description est brouillonne et incomplète (ne parlant pas par exemple de l’influence du désaccord entre les représentants de l’autorité) et le film « I comme Icare » d’Henri Verneuil (qui n’est pas évoqué), m’a paru bien plus instructif. Les auteur.e.s font bien le point sur les remises en question de cette expérience (qui reste validée) et les mécanismes en cause, mais j’ai regretté qu’à propos du concept de « déplacement de la culpabilité » d’Albert Bandura* ils n’aient pas évoqué le roman de Robert Merle : « La mort est mon métier ».
    • « Ados : quand le cerveau devient adulte ». J’avais quelques idées sur le sujet, mais j’ai adoré découvrir de nouvelles explications très éloignées de mes a priori ! Alors oui, la prédominance du circuit de la récompense* (dopamine*) et l’immaturité des fonctions exécutives* supérieures (anticipation, planification) favorisent les conduites à risque, mais l’article précise surtout le rôle majeur du contexte social (regard des pairs) et, de façon plus surprenante, celui des expériences personnelles antérieures. Ces expériences (le vécu des conséquences des prises de risques) sont fondamentales pour la maturation du système exécutif à un âge où la plasticité cérébrale est encore importante, car ensuite intervient l’optimisation des connexions neuronales* qui améliore la transmission mais diminue la flexibilité.
    • « Pourquoi il faut lire des histoires aux enfants ». En dehors du renforcement du lien d’attachement*, la lecture à voix haute favorise l’apprentissage de la lecture, augmente considérablement le vocabulaire, développe la confiance en soi, améliore les résultats scolaires et donne envie de lire par soi-même, quel que soit le niveau social. Comment comprendre que : « 47% des jeunes de moins de 7 ans n’y ont jamais droit, ou presque ». Et si vous voulez comprendre comment la lecture est un puissant moyen d’ascension sociale ( associé au stimulant du désir amoureux) lisez « Martin Eden » de Jack London ! Evidemment vous pouvez aussi lire « Bouvard et Pécuchet » de Gustave Flaubert et aboutir aux conclusions inverses, mais avec le sourire !

Au total : Encore un numéro très riche.

  • « Philosophie magazine. Décembre 2024. 6.9 €.
    • « Dois-je partir ou rester ? » Une situation classique à laquelle Charles Pépin* donne un réponse qui montre tous les liens entre philosophie et thérapie brève*.
    • « Que puis-je savoir de l’autre ? »
      • « Inconnu à cette adresse ». Présentation du sujet avec moultes citations philosophiques pour bien jalonner la progression des idées au fil du temps et confirmer que l’autre est insaisissable en totalité et que chercher à le connaître nous permet aussi de mieux nous connaître.
      • « Secrets de famille ». Plusieurs exemples montrent le poids de ces secrets.
      • « Peut-on vraiment connaître… »
        • « …Son amant(e) ? » : La réponse de Francis Wolff* : « Il est impossible de connaître pleinement qui que ce soit. » et « Pour connaître une personne, il faut d’abord désirer la connaître. »

« … Sa famille ? » : Pour Sophie Galabru* : « Interroger ses parents implique d’être capable de s’intéresser à eux comme à des personnes distinctes de leurs rôles familiaux : c’est un signe de maturité. Mes proches ne sont pas réductibles à la place qu’ils occupent pour moi. » Mais évidemment en retour : « Quand on est soi-même parent, on a la charge d’accueillir, d’instruire et d’élever son enfant. Nous devons aussi accepter d’avoir affaire à une liberté qui pourra décider de nous critiquer. » A mettre en résonnance avec le colloque  sur la notion de place en thérapie !

        • « … Ses ami(e)s ? » : On est souvent plus déçu.e par ses ami.e.s que par ses amours.
        • « … Ses voisin(e)s ? : Tout dépend de leur position géographique !
        • « … Ses collègues ? » : Olivier Sibony* met en garde contre l’effet de halo* et les stéréotypes.
    • « Mon smartphone peut-il savoir mieux que moi comment je vais ? » Cet article énumère de nombreuses applications  (Mood-flow, Jardin mental, etc. ) censées nous aider à gérer notre santé mentale (généralement grâce à l’intelligence artificielle*) et leur éventuel intérêt. Marion Leboyer* explique que « L’intérêt des outils numérique appliqués à la santé mentale, c’est qu’ils permettent de mesurer un certain nombre de comportements ou de paramètres objectifs………… mais en aucun cas, ils ne remplacent un diagnostic médical. » Certaines applications sont intéressantes, comme celle utilisée au CHU de Montpellier pour le suivi des tentatives de suicide ou SIMPLe+ destinée aux personnes bipolaires, mais sur 10 000 applications recensées par le site MINDapps, 5% au maximum sont validées après essais cliniques ! Encore une fois la recherche du profit l’emporte sur la recherche scientifique et si la technologie peut être une béquille (surtout vu la pénurie de soignants spécialisés) elle n’est pas une solution miracle et comme le dit Josselin Houenou* : « Un suivi automatisé de qualité, même aidé par l’IA, reste un leurre. La souffrance, la force du déni, l’imprévisibilité des états psychiques sont trop grandes. Un thérapeute humain reste irremplaçable. »

Au total : Un numéro intéressant mais pas indispensable, sauf si vous vous intéressez à Vladimir Jankélévitch*.

  • Science & Vie junior HS. Janvier 2025. 5.95 €.
    • « C’est pas magique, c’est scientifique ! »
    • Je ne vais pas vous détailler ce numéro passionnant qui associe explications scientifiques faciles à comprendre, illustrations bluffantes sur les illusions d’optique, tutoriels détaillés pour briller devant votre public et références nombreuses et pertinentes.
    • Ce numéro hors-série vous sera d’une grande aide pour capter et détourner l’attention des enfants lors des soins sous hypnose, mais pensez toujours à expliquer qu’il « y a un truc » et au besoin le transmettre à l’enfant. Vous êtes un.e soignant.e, pas un.e sorcier.e !

Au total : Achetez ce numéro si vous travaillez avec des enfants ou voulez distraire et instruire ceux autour de vous.

  • Les dossiers Sciences et Avenir. Le guide de la santé. Janvier 2025. 5.9€
    • « Vraiment efficaces, les thérapies complémentaires ? »
      • « Acupuncture : des bienfaits encore mystérieux. Aucune preuve de l’existence des méridiens mais une efficacité reconnue pour la douleur et les nausées vomissements. L’auriculothérapie* aussi semble utile dans l’anxiété préopératoire.
      • « L’ostéopathie musculo-squelettique ». Pas mieux que la kinésithérapie et des professionnels de qualification variable…
      • « Bain de forêt : un anti-stress sans effet secondaire ». Le Shinrin-yoku* commence à faire ses preuves.
      • « Jeûne thérapeutique » : en attente de preuves ». Rien à rajouter !
      • « L’hypnose : des bénéfices incontestables contre la douleur ». Un article court mais qui reprend de bonnes références.

Au total : Assez cher mais intéressant, à laisser traîner dans les salles d’attente.

  • Top Santé. Février 2025. 2.9 €.
    • « Le cerveau, grand manitou de notre santé ». Lutte contre le stress, takotsubo*, effet placebo*, importance du sommeil, etc. Patrick Lemoine* passe rapidement en revue les principales interactions entre notre cerveau et notre santé physique et/ou psychique. Les prescriptions sont classiques : sport, méditation, cohérence cardiaque*, s’offrir des pauses, respecter son sommeil, etc.
    • « 6 patchs contre la douleur ». J’ai bien aimé cet article qui décrit les avantages et inconvénients de chacun des articles.
    • « J’ai choisi de soigner autrement ». Le problème de cette série de 6 portraits c’est que l’on y trouve un peu de tout y compris beaucoup de « thérapies » sans grande validation scientifique (médecine chinoise, acupuncture*, naturopathie*, moxibustion*, sophrologie*, etc. ) et sans prise de recul. L’hypnose apparait dans la pratique d’une anesthésiste-réanimateur pratiquant la médecine intégrative* à l’hôpital et d’une infirmière installée en libéral, faute d’avoir pu développer sa pratique à l’hôpital !
    • « Apaiser sa relation à l’argent ». L’analyse et les conseils de Joseph Agostini* : rien de révolutionnaire. Je me souviens que : « L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître » (attribué au poète romain Horace).

Au total : Rien qui justifie l’achat, sauf si vous voulez choisir un patch analgésique.

  • Pep’S. Janvier 2025. 3.95 €.
    • « Les bienfaits du câlin ». Soyons clairs : il ne s’agit pas du câlin amoureux, mais de ces moments de contact affectueux non sexués entre deux personnes (voire avec un animal). Céline Rivière* avertit d’emblée qu’ « Un câlin ne s’impose pas, ne se subit pas, il se partage. » Elle en décrit les multiples bienfaits (activation des lien d’attachement*, libération d’ocytocine*, régression en âge, développement de la confiance en soi, stimulation immunitaire, etc.) et explique les mécanismes en cause. Au passage elle signale les dérives mercantiles des « bars à câlins ».  Pour ma part je rajoute a ces dérives les prestations d’Amma !

Au total : Sympathique, mais ne suffit pas à justifier l’achat.

  • Santé magazine. Février 2025. 2.9 €.
    • « Arthrose, migraine, sciatique, douleurs neuropathiques : STOP à la douleur ». Un dossier intéressant et bien documenté, avec des spécialistes reconnus, qui néglige un peu les approches psychocorporelles* mais donne une bonne idée des problèmes et des solutions (y compris certaines pour la migraine que je ne connaissais pas) sans cacher les effets secondaires et les coûts.
    • « CBD : quelle efficacité et quels risques ? » Les auteurs prennent quatre pages et beaucoup de doigté pour dire que les effets sont très variables et les études peu concluantes !
    • « Dépression saisonnière : les clefs pour conserver la forme ». Quelques conseils et la luminothérapie* !
    • « Départ à la retraite : quels impacts psychologiques ? » Lune de miel puis désenchantement puis stabilisation (acceptation) les étapes sont évoquées et l’ensemble des problèmes bien abordé (motivations, famille, sexualité avec des pistes de solution. Il m’a manqué l’incidence du statut financier et les éventuelles difficultés de la vie à deux à plein temps pour certains couples… mais j’ai bien aimé cet article.
    • « La gestalt-thérapie : une psychothérapie à part entière ». Présentation en deux pages de cette approche psychocorporelle*. Un peu court pour bien comprendre comment cela fonctionne.
    • « L’alcool bénéficie d’une image beaucoup trop positive ». Mickaël Naassila* s’attaque aux lobbys de l’alcool et rappelle que « Toute consommation d’alcool comporte un risque pour la santé », même « modérée » et en dehors de la grossesse.

J’avoue que j’ai révisé mes idées sur ma propre consommation, pourtant très faible !

         Au total : Pas inintéressant mais rien qui justifie vraiment l’achat.

  • Sciences humaines. Décembre 2024. 6.9 €.
    • « C’est la rage de comprendre qui m’a sauvé ». Je n’ai jamais lu un livre de Boris Cyrulnik* (pas encore…) et je n’ai jamais assisté à une de ses conférences, mais cet entretien avec Jean-François Marmion* m’a profondément touché comme aucun autre portrait de lui lu auparavant. Surprise, admiration, tristesse, révolte, indignation, frustration de ne pas l’avoir encore rencontré, tout s’est bousculé dans ma tête. Difficile de ne pas admirer tant d’intelligence et de volonté, difficile de ne pas être retourné par les souffrances de l’enfant traumatisé que personne ne veut entendre…, difficile de ne pas être révolté par la suffisance, la stupidité, l’intolérance de « grands intellectuels » vis-à-vis de pensées différentes de leurs dogmes !

Alors même s’ils sont évoqués n’attendez pas un cours sur la résilience* ou sur l’attachement*, mais LISEZ CET ARTICLE qui vous fera comprendre la vie et la thérapie bien mieux que nombre de traités de psychologie.

    • « Les chiens aboient, la caravane passe ». Un dicton à méditer.
    • « Comment trouver sa place ? » Un dossier de 25 pages :
      • « Chacun cherche sa place ». Excellent article d’introduction qui explore les différentes facettes de la notion de place et surtout ses évolutions de l’antiquité jusqu’aux réseaux sociaux sans oublier le passage de la lutte des classes à la lutte pour l’ordre des places.
      • « Un déplacement infime peut changer notre vie ». Ce long entretien avec Claire Marin* est m’a profondément intéressé et montre à quel point thérapies et philosophie s’enrichissent mutuellement.
      • « Frères et sœurs, nos premiers rivaux ? » Vous l’avez peut-être remarqué j’adore les articles qui déconstruisent savamment des idées préconçues et j’ai donc adoré cet article qui démontre (preuves scientifiques à l’appui) l’idée que le rang dans la fratrie a un impact sur la personnalité et vous invite à le lire et le faire connaître.
      • « A l’aveugle : qui a écrit ce texte ? » Un beau texte pour tester vos connaissances. 

Au total : Achetez cet excellent numéro.

NOTES DE LECTURE :

  • « L’hypnose ». Antoine Bioy. Ed PUF. Que sais-je ? (2020 / 2017). 10 €. (126 pages).

Difficile exercice que cette présentation dans une collection réputée, mais très formatée.
L’auteur commence par une mise en perspective de l’histoire de l’hypnose et ses différents courants (des guérisseurs antiques à notre époque) avant d’aborder le délicat sujet de savoir ce qu’est (ou n’est pas) l’hypnose et des différentes écoles et pratiques.
Ensuite il propose un long chapitre pour comprendre comment fonctionne l’hypnose, mêlant neurophysiologie et concepts psychologiques.
La forme est beaucoup plus proche d’une publication universitaire que d’un ouvrage de vulgarisation et permet d’avoir une somme de références et d’analyses comparées très importante. C’est donc avant tout un ouvrage de référence et de réflexion et les débutants n’y trouveront pas véritablement de chapitres décrivant des aspects techniques.

         Au total : Un ouvrage érudit et complexe dont la lecture sera surtout bénéfique aux étudiant.e.s de psychologie.

PARU, PAS LU :

THEATRE TELEVISION FILMS SPECTACLES EXPOSITIONS :

  • « Le dernier souffle ». Avant-première du film en présence de son réalisateur Costa-Gavras. Vendredi 17 Janvier 2025 à 20h30 au cinéma ABC de Toulouse. Philosophie et fin de vie.
  • « La chambre d’à côté ». Film de Pedro Almodovar. En salles le 08 Janvier 2025. Réflexion autour de l’accompagnement de la mort.

CONGRES, FORMATIONS, WEBINAIRES :

COMPTE RENDU DE FORMATION :

  • «L’hypnose pour trouver sa place ». Colloque de la revue Hypnose & Thérapies brèves. Dimanche 08 Décembre 2024 84 € avec replay 4 mois. Première partie.
    • « Introduction ».

Sophie Cohen* présente les différentes « places » à trouver : Thérapeute, patient, dans sa famille, dans son corps… et introduit les intervenants du jour.

    • « Trouver sa place en thérapie familiale systémique – L’hypnose au service d’un processus ».

Marie-Pierre Piron* accueille ses patient.e.s  avec « Entrez, prenez place » et considère que cette notion de trouver sa place est fondamentale dès la naissance. Elle explique ensuite le rôle de cette notion dans le cadre des relations observées en thérapie systémique*et l’intérêt de replacer le symptôme dans son contexte.
La société actuelle offre plein de modèles familiaux différents (monoparental, divorce, famille recomposée, etc.) qui sont en constante évolution. Comment équilibrer l’individuel et le collectif ? Quelle est la hiérarchie de ce système ? Quelle est la place de chacun ?
Le système est en constante évolution (interaction, rétroaction, etc.) et ce qui est vrai aujourd’hui ne l’est pas forcément demain… Il faut constamment contextualiser et adapter sa place.
L’hypnose (notamment non verbale) enrichit sa pratique et lui permet de mieux aborder la notion d’espace de chacun, ne serait-ce que par l’observation et l’ajustement de la proxémie* (y compris celle du thérapeute) et les mouvements du corps, pour arriver à un système thérapeutique opérant.
Elle développe ensuite les notions de « compétence des familles » et de « pertinence des informations » (selon Guy Ausloos*) et le questionnement circulaire* (selon Mara Selvini*) pour co-créer une évolution du système, puis évoque les cycles de vie et l’impact du passé sur le présent.
Elle parle ensuite des « outils analogiques » utilisés pour vivre une expérience et utilise le génogramme*, le blason, la chaise vide, la sculpture, etc. ce qui permet de mettre en jeu la dimension corporelle et donne un exemple pratique.
Pour elle l’hypnose est un plus, particulièrement sur la dimension corporelle et pour court-circuiter le cognitif.
Sophie Cohen* rappelle que « le corps ne ment pas » et invite Marie-Pierre Piron* à donner un exemple de questionnement circulaire* puis de l’utilisation de l’outil sculpture.

    • « Passer de la place assignée à celle désirée ».

J’aime beaucoup les publications de Nicole Prieur* et je vous recommande également son article sur la fraternité dans le numéro de Janvier 2025 de la revue « Cerveau & Psycho » et sa participation à l’émission Grand bien vous fasse du 09 Janvier 2025 sur le même thème. .
Tout d’abord elle explique qu’elle « tricote » hypnose et thérapie systémique* lors de ses séances de supervision*, particulièrement autour de la notion de résonnance* de Mony Elkaïm*, et préfère parler de « ressources » plutôt que de « compétences ».
La notion de place est centrale en thérapie mais aussi dans toute notre vie, tant sur le plan corporel que sur le plan psychique, social, philosophique, etc. Mais nous occupons simultanément plusieurs places (conjoint, parent, professionnel, etc.) et l’hypnose nous aide à aborder la complexité des choses sans les réduire.
La place n’est pas un lieu ni défini, ni définitif, en fait nous sommes toujours en mouvement entre deux (personnes, affects, etc.)… Nos places symboliques nous sont attribuées dès (avant ?) la naissance et nous mettent toujours en tension, en évolution et la question est de savoir de quoi je dois me libérer pour être là où je me sens en accord avec moi, en résonnance* avec le monde et à une bonne distance des autres, ni trop loin, ni trop proche.
Elle présente ensuite sa première rencontre avec François Roustang* (en 1995) qui au bout de 5 minutes lui dit « Placez-vous là où vous êtes » et quand, déstabilisée elle lui demande comment faire il lui répond : « Vous ne savez pas comment, je ne peux pas vous aider, mais juste faîtes-le ».
Elle comprend que cela signifie que moins vous savez où vous êtes, plus vous devez aller dans cette tension entre ce que vous souhaitez et ce que vous n’arrivez pas à obtenir, au cœur de la complexité, de vos contradictions, etc. puis cite un livre de François Roustang*pour l’illustrer. Il faut se placer au cœur de son chaos, sans chercher à le résoudre et oublier son ego. L’hypnose ce n’est pas que la transe du patient mais une attitude du thérapeute.
Elle présente ensuite un cas de thérapie familiale où justement le patient désigné* exprime silencieusement sa souffrance au centre de cette tension (générée par des conflits de loyauté*), bel exemple d’intelligence du corps. Les loyautés invisibles* sont les plus paralysantes et il faut savoir les trahir ! « Comment trahir pour ne pas me trahir, tout en étant un traitre éthique. »
Puis vient un second cas où une patiente bloquée par des mandats transgénérationnels* donne en transe des instructions à la petite fille qu’elle était pour qu’elle se libère.
Elle termine en rappelant les injonctions de François Roustang* pour les thérapeutes d’avancer « à mains nues », sans idées préconçues et totalement à l’écoute, de soi et du patient.e.
Dans la discussion avec Sophie Cohen* elle précise sa démarche en restant à la limite du chaos de l’autre, sans intention pour l’autre, dans une acceptation inconditionnelle pour lui servir de point d’appui.  Elle évoque enfin la dimension de notre histoire et la façon dont nous nous projetons dans l’avenir, puis insiste sur la notion de trahison, en y intégrant une vision proche de la thérapie narrative*.

    • « A partir de l’observation du corps… »

D’emblée Stéphanie Delacour*rappelle que l’observation du corps est fondamentale. Notre corps est notre interface relationnel principal à travers le langage non verbal.
Elle présente alors la notion de « chaînes d’expériences » (Bruno Dubos* et Stéphane Radoykov*) : dès l’utérus nous sommes soumis à des mouvements, plus ou moins agréables, sur lesquels se greffent des émotions, puis des représentations psychiques en lien avec la capacité d’être en relation et de développer des intentions (faire, aller vers, recevoir). Mais parfois ce mécanisme est bloqué dans un sens (recevoir) ou l’autre (aller vers) et pour remettre en mouvement elle travaille préférentiellement debout et en insistant sur la sécurité.
Il y a quatre lois du corps. La première est le tonus (hyper ou hypo) qu’elle observe dès la salle d’attente et le but est de lui redonner de la fluidité à l’aide d’exercices corporels. La seconde est le rythme (rapide, lent, variable) et notamment la respiration, et là aussi le but est de redonner de la souplesse en travaillant debout ou sur des gros ballons.
La troisième c’est le volume interne, la place occupée à l’intérieur, du haut de la tête jusqu’au bout des doigts et des orteils, et qui doit être totalement occupée. L’interrogatoire et l’observation des postures, de la marche, de la proxémie* permet d’identifier ceux et celles qui n’occupent qu’une partie de cet espace. Le thérapeute doit lui aussi s’observer et adapter son comportement corporel à son patient.e. (notamment la proxémie*). Enfin la quatrième c’est le volume externe, occupé dans la vie de tous les jours, en se méfiant du fait que dans le cabinet ce n’est parfois qu’une façade.
L’observation des sensations internes, ici et maintenant, avec des sensations agréables est indispensable pour occuper sa place et il faut donc travailler (souvent avec l’aide de l’hypnose) pour refaire percevoir et utiliser ces sensations et favoriser la mise en relation avec les autres.
Elle travaille aussi avec les silhouettes (dessins du corps de face et de dos) qu’elle demande de colorier en vert (agréable), rouge (désagréable), ou gris (neutre, anesthésie*), ce qui permet un état des lieux rapide et favorise la prise de conscience par le patient.e. Parfois ces personnes pratiquent intensément le sport pour retrouver quelques sensations et surmonter cette anesthésie*. Elle présente quelques exemples et précise que ce travail peut se faire aussi à domicile sous la douche en explorant le ressenti du jet sur les différents parties du corps.
L’ancrage corporel désigne par exemple la façon dont on sent ses pieds au sol, les colères, la recherche d’équilibre, etc. Là aussi le travail debout en hypnose (parfois avec des bouillottes) permet de travailler le ressenti du pied sur le sol (dans les deux sens). Cela permet de mieux se poser et améliore la communication avec l’entourage. Souvent l’émotion arrive à ce moment. Elle présente alors deux vidéos.
Sophie Cohen* évoque des techniques de travail sur les doigts de pied utilisant le yoga, puis fait préciser le rythme et la durée des séances et de la prise en charge. Elle demande ensuite à Stéphanie Delacour* de préciser sa façon de faire pour travailler l’ « aller vers » et celle-ci explique son utilisation de la proxémie*, à l’aide de son tabouret, puis du contact corporel (tenir la main) et quand la sensation agréable revient elle travaille alors la recherche de tous les soutiens (personnes)  qui sont associés à ce changement.

    • « Le corps traduit toute notre histoire… »

Jeanne-Marie Jourdren* utilise sa formation de kinésithérapeute et travaille avec le corps pour les douleurs persistantes. Elle remarque que certains patients semblent perdus en arrivant en salle d’attente. Être à sa place c’est être entre le ciel et la terre, être dans son corps, dans sa maison. Elle demande l’autorisation avant chaque exercice et contrôle spécialement la proxémie*, le thérapeute doit être prévisible.
Le premier exercice proposé consiste à se boucher les oreilles et écouter sa respiration ici et maintenant, les yeux ouverts ou fermés. Elle propose de fractionner de nombreux exercices pour réactiver la chaîne sensation-mouvement-émotion.
Le second travail est celui du contenu corporel avec la respiration et le toucher. Elle utilise la stimulation des fibres CT (qui restent stimulables même en cas d’anesthésie*) au niveau des avant-bras et du dos, en utilisant des massages et associe l’hypnose pour faire voyager cette sensation dans tout le corps.
Les autres fibres sensitives peuvent être stimulées avec des accessoires (pistolet de massage, balles, etc.), des étirements… Au niveau des pieds elle signale l’importance des récepteurs du gros orteil (même si le massage n’est pas forcément agréable…), et insiste sur l’importance des fascias profonds (de la plante des pieds à la langue), tout en précisant qu’il n’est pas possible de percevoir son diaphragme. Les « pas d’éléphant » permettent aussi d’améliorer cette sensorialité.
Ensuite vient la découverte des mains et de leur rôle de découverte de l’environnement et de sécurité en faisant percevoir la « bulle de sécurité ».
Enfin le dernier exercice est de proposer (souvent en autohypnose) d’aller dans la bulle de sécurité, d’observer la place du corps, puis de faire venir les personnes de l’entourage et de les installer dans une place confortable.
Sophie Cohen* fait préciser que les fibres CT sont présente dans des zones velues, le capteur est à la base du poil. Ces fibres sont aussi celles du toucher affectif.
La bulle de sécurité n’est pas assimilable à l’enveloppe corporelle, mais correspond à un volume extérieur variable en fonction du contexte relationnel (mais souvent lié à la longueur du bras) et dans cette bulle les distances des personnes installées sont fonction du relationnel.
Jeanne-Marie Jourdren* propose ensuite à tous les thérapeutes de faire chaque jour au saut du lit l’exercice suivant : en position debout, bouger le bassin en dessinant un 8 (mouvement lemniscal*) une vingtaine de fois, en se focalisant sur les sensations des pieds et en observant la différence des ressentis entre le début et la fin de l’exercice. Cet exercice réactive un réflexe archaïque et permet de sortir des ruminations*. Souvent les personnes en cours de traitement reprennent des activités sportives douces.

    • « La place ? Celle du patient ou celle du thérapeute ? »

Henri Bensoussan*évoque tout d’abord l’état psychique du patient.e au passage entre la salle d’attente et le cabinet, puis l’accueil souriant, le choix entre deux sièges (voire celui du thérapeute !), le fauteuil d’hypnose disponible, le dossier remis au thérapeute qui demande alors au patient.e de résumer son problème en deux phrases… qui sont intégralement notées car elles contiennent souvent le problème, mais aussi l’ébauche de la solution…
Le patient s’installe et passe progressivement d’une position de sujet de la thérapie à une position de co-auteur de la thérapie, d’une posture collaborative à une posture implicative (Cynthia Fleury*) et le corps prend plus de place. Le patient est invité à se dissocier de son problème et à parler de lui, de son vécu, afin de repérer les croyances limitantes*, les ressources*, les tentatives de solutions* les exceptions*ou les métaphores* utiles et faire un accordage* cognitif. Il faut l’aider à transformer l’impasse en point de départ et accompagner l’acceptation pour éviter la résignation et le catastrophisme* (vulnérabilité, exagération et rumination*) qui peut amener la désocialisation.
Le patient doit trouver et expérimenter de nouvelles façons de réagir. Il est fondamental d’écouter la parole de la personne qui souffre et de la remettre dans son corps, tel qu’il est ici et maintenant.

Henri Bensoussan* évoque alors l’approche par la médecine narrative* qui permet au soignant de trouver plus facilement la bonne proxémie* et le bon niveau d’empathie*, mais aussi d’exprimer ses propres émotions. L’hypnose permet une confiance mutuelle qui agit comme un effet placebo* et renforce le traitement. Le corps doit être reconnu comme le lieu d’expression de soi.
Parfois le patient doit renoncer au combat pour contrôler le symptôme, afin de s’orienter vers les valeurs qui l’animaient avant son apparition. En hypnose le patient se focalise sur son corps et est invité à accepter toutes les sensations qui viennent pour se libérer des ruminations* et d’éventuelles anesthésies*. A ce stade il est possible de travailler avec les métaphores* du patient et/ou de la projection dans le futur.
Sortir de la transe n’est pas toujours facile( tant elle était agréable), c’est la place des suggestions post-hypnotiques* et de l’autohypnose*.

Sophie Cohen* pose une question sur les procédures d’externalisation* de la douleur et Henri Bensoussan* donne un exemple de recadrage* paradoxal de la « fatalité » de la douleur, puis vient une précision sur ce qu’est la médecine narrative*.
Enfin Henri Bensoussan* explique qu’il utilise la marche pour vérifier les ressentis corporels du patient.

    • Suite le mois prochain.

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  • « ARFID » ou « Avoidant Restrictive Food Intake Disorder » ou « Trouble de l’alimentation évitante » ou « Trouble de l’alimentation restrictive » : Trouble de l’alimentation caractérisé par le fait qu’un enfant ou un adolescent ne s’alimente pas suffisamment pour satisfaire ses besoins énergétiques ou nutritionnels.
  • « Croyance limitante » : Etat d’esprit ou croyance à votre sujet qui vous freine d’une manière ou d’une autre. Par exemple : « Je suis maladroit », « Je ne saurai jamais danser », etc.
  • « Dénialisme » : Choix de nier un fait ou un consensus, sans justification rationnelle ; méfiance à l’encontre de la parole scientifique.
  • « Effet de halo » ou « Effet de notoriété » ou « Effet de contamination » : Biais cognitif* qui affecte la perception que l’on a des gens (ou des marques, etc.) après avoir eu une première impression (positive ou négative) : « On n’a qu’une seule fois l’occasion de donner une première bonne impression ». Observé empiriquement par Edward Thorndike* en 1920 et démontré par Solomon Asch* en 1946.
  • « Loyauté invisible » : Croyances et attitudes que nous assumons à travers notre famille, qui constituent notre être et peuvent parfois empêcher une personne de s’épanouir, en la culpabilisant inconsciemment. « Tendance que nous avons d’aller contre nos aspirations propres pour rester loyaux à nos parents, mais aussi à nos frères et sœurs » (Nicole Prieur*).  Par exemple fille cadette gênée d’être enceinte alors que sa sœur aînée est stérile, transfuge de classe*, etc.
  • « Mandat transgénérationnel » : Devoir de réparation, sorte d’héritage spirituel qui incombe aux nouvelles générations à la suite des drames ou histoires compliquées qu’ont pu vivre les générations précédentes. Transmission inconsciente (entrainant des loyautés invisibles*) par les parents de leurs conflits à leurs enfants, ou plus largement transmission de « traditions » familiales de générations en générations. Par exemple : « Réussir à l’école n’a jamais été notre fort » ou « Les femmes de la famille ont toujours été abandonnées par leurs conjoints ».
  • « Médecine narrative » : Approche des soins de santé centrée sur le patient développée par Rita Charon*° dont l’objectif est de (re)mettre le récit du patient et son écoute attentive au cœur de l’acte médical et d’établir une relation de qualité, marquée par l’empathie, entre le soignant et le soigné. A ne pas confondre avec la thérapie narrative* de Michael White*.
  • « Questionnement circulaire » : Intervention (notamment en thérapie familiale* systémique) dans laquelle le thérapeute met l’accent sur des questions qui invitent le patient à expérimenter des comportements nouveaux,  en lui faisant décrire par exemple le comportement d’un tiers, en termes de différences et de changements, ce qui favorise l’externalisation* et la recherche de solutions.
  • « Tentative de solution » ou « Tentative de régulation » : En thérapie systémique*ce sont des « Actions de communication tentées de manière répétitive, par la personne, son entourage ou son système culturel, pour résoudre une difficulté de vivre avec soi, les autres ou le monde sans y parvenir ; elles créent un problème qu’elles perpétuent et aggravent en maintenant la (ou les) personne(s) affectée(s) et bloquée(s) dans une perception restreinte de la situation. Ces actions peuvent prendre la forme d’un langage, de comportements, de pensées, intentionnelles ou non intentionnelles. Elles ont été apprises et sont perçues comme cohérentes par le retour d’expérience » (Grégoire Vitry*).
  • « Théorie du contrôle de la source » : Théorie qui considère que les données mémorisées sont parfois stockées sans leur contexte d’origine, ce qui peut à terme entrainer la formation de faux souvenirs* à partir de fake news*.

CITATIONS :

« Une famille ne peut se poser que des problèmes qu’elle est capable de résoudre. »

Guy Ausloos.

« Sur la buée des vitres, avec un doigt, je dessinai une porte, et par cette porte, je m’échappais par l’imagination avec une grande joie et un sentiment de hâte. J’allais jusqu’à une laiterie appelée Pinzón. Je traversais le O de Pinzón et de là, je descendais vers le centre de la terre où mon amie imaginaire m’attendait toujours. »

Frida Kahlo

« En nous efforçant d’atteindre l’inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable. »
Paul Watzlawick

« Les autres hommes ne sont jamais pour moi pur esprit : je ne les connais qu’à travers leurs regards, leurs gestes, leurs paroles, en un mot à travers leur corps. Certes un autre est bien loin pour moi de se réduire à son corps, c’est ce corps animé de toutes sortes d’intentions, sujet de beaucoup d’actions ou de propos dont je me souviens et qui contribuent pour moi à dessiner sa figure morale. »

Maurice Merleau-Ponty

« Autrui n’est pas objet de connaissance, ni de représentation. »

Emmanuel Levinas.

 « La nature crée des différences ; la société en fait des inégalités. »

Tahar Ben Jelloun

 « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. On l’abandonne en compagnie des autres morts et l’on s’en souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et, si l’on devient père, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre. Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts ».

Guillaume Apollinaire

« La première prison est celle de nos représentations.Avoir une place bien identifiée entretient l’idée qu’on est unique.Au cours de l’existence, on n’arrête pas de changer de place (ou d’avoir peur qu’on nous pique notre place !).S’ancrer quelque part- qu’il s’agisse d’un lieu physique ou symbolique- suppose de faire des choix.On trouve toujours sa place par rapport aux autres. Ce sont les rencontres qui nous font découvrir qu’ailleurs les places sont réparties différemment et même parfois des places que nous n’avions pas imaginées.Il faut continuer à se demander tous les jours si on ne pourrait pas être ailleurs, comment on pourrait vivre autrement et transformer les choses. »

Claire Marin

« Si jadis être soi consistait surtout à de fondre dans un idéal collectif, de nos jours, être soi c’est affirmer sa singularité culturelle, sociale, ethnique, sexuelle, éventuellement exiger des droits pour les faire reconnaître et toujours chercher les bonnes places pour les manifester. »

Marcel Gaucher

« S’il y a une concordance entre la représentation que je me fais de ce qui m’est arrivé et la représentation que s’en font les autres, je peux parler, je sais qu’on va me comprendre. Or il y a souvent une discordance entre l’histoire que je me raconte dans mon for intérieur et l’histoire que les autres racontent à mon sujet.Si je ne peux pas parler, je ne peux que ruminer.Quand on est blessé, il faut qu’on sente que quelqu’un accepte de nous écouter.Les événements n’ont pas de sens, c’est nous qui leur en donnons un. Ce qui fait beaucoup de tort à la résilience, c’est le fait que le développement personnel devienne la valeur cardinale de notre culture.»

Boris Cyrulnik

 

 

La chronique du Dr Bruno Blaisse, Responsable média de l’ IMHE Biarritz Pays Basque – Hypnosium